Randonnée avec les Kogis dans la Sierra Nevada

En immersion Colombie : à la découverte des Kogis

Huwans vous emmène tout au Nord de la Colombie, à la rencontre des Indiens Kogis. Ce peuple qui vit dans les montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta conserve ses traditions ancestrales et a fait de la protection de la nature son combat de tous les jours. Voici cinq choses à savoir sur les Kogis !

1. Les Kogis, installés au sein du plus haut massif côtier de la planète

On peut donc vivre à moins de 50 kilomètres de la mer et ne jamais s’y être baigné ! S’il leur arrive de se rendre sur les plages caribéennes, sans donc plonger à l’eau, les Kogis passent le plus clair de leur temps dans les hauteurs de la Sierra Nevada de Santa Marta, au Nord de la Colombie. Cette chaîne de montagnes, plus haut massif côtier au monde, est considérée comme le centre de la Terre par cette civilisation amérindienne. Selon un recensement datant de 2018, la population kogi totale est composée d’environ 16 000 membres, répartis tout au long des différentes vallées.

Peuple Kogi et randonneurs en Colombie

2. Un passé douloureux

Si comme le raconte notre conseiller voyages Valentin, parti à leur rencontre en 2019, « ces Indiens n’ont pas l’habitude de rencontrer des personnes du monde moderne » et que l’échange « a mis du temps à se mettre en place », cette relative méfiance apparente peut se comprendre. En effet, à de nombreuses reprises dans leur histoire, les Kogis ont malheureusement été confrontés à la violence. Celle des Kali'nas, autre ethnie autochtone, vers la fin du premier millénaire. Puis celle des colons, qui a décimé une partie de leur population et a accéléré leur migration vers les montagnes, où ils ont trouvé refuge. Plus récemment, le conflit armé colombien entre les FARC, l'ELN, les cartels paramilitaires et les forces gouvernementales a lui aussi laissé des traces. Agressés par certains groupes, se sentant utilisés et manipulés par d’autres, déçus de l’état colombien qui n’a pas tenu ses promesses en matière de protection de leur environnement, les Kogis ont logiquement fait le choix de vivre en autarcie.

3. Une société égalitaire, avec des conseillers au rôle crucial

Cette civilisation précolombienne cohabite au sein d’une société sans hiérarchie, où chaque décision est longuement débattue sous une des huttes du village afin qu’aucun membre ne se sente lésé. Ceux qui ont fait le choix d’une initiation très longue, débutée dès l’enfance, et qui avaient le désir d’apprendre peuvent tout de même accéder au statut de Mamos (autorités spirituelles pour les hommes) ou de Sagas (pour les femmes). Ces derniers jouent un rôle de conseillers ainsi que de protecteurs de la Terre et des habitants du village. Ils sont consultés lors des choix importants de la vie des Kogis, comme au moment de décider avec quelle personne partager sa vie sentimentale.
Enfants dans un village Kogi en Colombie

4. Le poporo, symbole du passage à l’âge adulte

Comme souvent dans les communautés indigènes, l’un des rites marquants est celui du passage à l’âge adulte. Chez les Kogis, les garçons se voient remettre un poporo, une calebasse évidée contenant une poudre de coquillages écrasés, vouée à être mélangée avec des feuilles de coca à l’aide d’un bâtonnet. Cet objet mystérieux et hautement symbolique ne les quittera plus, comme leurs habits blancs qui sont quotidiennement portés par ce peuple.
Enfants Kogis en Colombie

5. La protection de la nature comme principale préoccupation

De nombreux ouvrages pour en apprendre plus sur les Kogis ont été publiés, parmi lesquels ceux du géographe Éric Julien, qui entretient un lien spécial avec ce peuple qui l'a sauvé d'un œdème pulmonaire survenu dans la Sierra Nevada de Santa Marta en 1985. Près de 30 ans plus tard, c’est Thomas Pesquet qui est allé à leur rencontre dans le cadre d’un épisode de « Rendez-vous en Terre Inconnue ». Le célèbre spationaute français y a fait la connaissance de familles dont la principale préoccupation est la protection de leur environnement. On apprend tout au long de cette émouvante émission que certains enfants vont à l’école, d’autres non, mais que tous sont éduqués avec le devoir de protéger la nature et sont bien conscients des enjeux écologiques actuels. « Le réchauffement climatique, c’est comme la fièvre, image l’un des Kogis. Et c’est notre devoir d’aider la Terre à ne plus avoir la fièvre ». Dans leur mythologie, ils se considèrent comme les frères ainés de l’humanité et les étrangers sont… les petits frères. Leur message pour la nouvelle génération est donc clair, la Terre est sacrée, il faut la protéger.