Randonnée en foret au Costa Rica

En immersion Costa Rica : à la rencontre des Bribris

Parmi les différents peuples indigènes qui vivent encore au Costa Rica, les Bribris ont décidé de s’ouvrir au tourisme. Cela ne les empêche pas de perpétuer leurs traditions et de vivre en harmonie avec la nature. Huwans a décidé de partir à leur rencontre.
Rencontre avec les populations locales au Costa Rica
Oublions un instant nos repères de voyageurs européens, nos villages pointés sur les cartes IGN ou nos sentiers révélés grâce au GPS. Imaginons plutôt une forêt tropicale, des montagnes luxuriantes qui l’entourent et un fleuve en guise d’unique chemin d’accès. Car c’est dans ce décor, dans cet environnement forcément très isolé, que vivent encore les Bribris, au Sud du Costa Rica. « Pour eux, il n’y a pas vraiment de frontière, précise Olivier, créateur de voyages chez Huwans. Ils sont éparpillés dans des mini-communautés, à cheval entre le Costa Rica et le Panama ». Le long de la Cordillère de Talamanca, difficile de recenser de manière précise ce peuple autochtone, composé de 15 000  à 30 000 membres. 

Partir à leur rencontre et découvrir leurs belles maisons rondes, en bois, sur pilotis, est une expérience qui se mérite. « On est arrivés au bout d’une heure et demie de pirogue, témoigne Nicole, revenue enchantée de son voyage Huwans en décembre dernier. On a été dans une école, discuter avec une institutrice ». Si les Bribris restent attachés à leurs traditions et ont leur propre langage, ils parlent également tous espagnol et enseignent à leurs plus jeunes membres les techniques ancestrales d’artisanat et d’agriculture. 
Rivière au Costa Rica

Le cacao… c’est sacré !

Ils vivent aujourd’hui principalement d’un système de troc et « peuvent échanger le cacao ou les bananes contre des ustensiles ménagers, un moteur de pirogue ou des filets de pêche, explique Olivier. Le cacao d’ailleurs, c’est même sacré, il a un côté mystique ». Les Bribris le cultivent, le récoltent, le font eux-mêmes fermenter et torréfier, avant de le vendre sous forme de pâte. « Elle nous a montré de A à Z comment elle fabriquait ça et on a participé », se souvient Nicole, qui a donc mis… la main à la pâte, aux côtés d’une femme de la communauté.
Les femmes, justement, y occupent une place centrale. Ce sont les seules à pouvoir hériter de leurs terres ou à préparer la boisson au cacao utilisée lors des rituels importants. « Les Bribris vivent majoritairement en société matriarcale, confirme Olivier. C’est la mère qui donne l’attribution de l’appartenance à la communauté. À la naissance, c’est la mère qui fixe les règles et tout tourne principalement autour d’elle ». Cela n’empêche pas l’ensemble des membres du clan, « jeunes et plus anciens », de se retrouver « dans une maison collective pour parler des problèmes de la communauté », rajoute Nicole.
Voyageurs écrasant des fèves de cacao

Et maintenant ?

Lorsque des touristes issus de la société occidentale vont au contact de populations plus reculées, « toucher du doigt un mode de vie très différent », comme le résume notre voyageuse, difficile de ne pas se poser la question de leur avenir et d’y voir parfois « une disparition annoncée », programmée. Les Bribris « sont de moins en moins nombreux, rappelle Olivier. Et les plus jeunes sont forcément attirés par la facilité de vivre en ville ou dans un village un peu plus grand ». Mais pour eux, il n’est pour autant pas si simple de sauter le pas et quand certains partent étudier, c’est aussi pour mieux revenir.
De retour auprès des leurs, ils apportent de nouvelles connaissances et en cultivent d’autres, plus ancestrales, comme celle des plantes médicinales, cette méthode de guérison qui se transmet de génération en génération.
Et ainsi, ils perpétuent la tradition bribri.
Arrivée dans la communauté bribri